En termes de communication, cela tombe mal pour l'opposition et plutôt bien pour la majorité. À moins que cela n'alimente un peu plus la rengaine du «tous pourris», reprise par les extrêmes… En pleine polémique Woerth-Bettencourt, la gauche se retrouve face à ses propres affaires. L'ancien ministre socialiste René Teulade a été renvoyé le 2 juillet devant un tribunal, avec sept autres personnes, pour abus de confiance, a révélé lundi Le Parisien. La justice le soupçonne d'avoir profité d'avantages indus comme président de la Mutuelle retraite de la fonction publique (MRFP). La procédure a mis plus de dix ans à aboutir.
Au PS, on ne faisait lundi aucun commentaire. À 79 ans, René Teulade est sénateur PS de Corrèze, premier vice-président du conseil général et maire d'Argentat, dans ce même département. Il a été ministre des Affaires sociales du gouvernement de Pierre Bérégovoy (1992-1993). Il est reproché à René Teulade, en tant que président de la MRFP de 1974 à 1992 puis président d'honneur de la mutuelle, d'avoir détourné des fonds de la mutuelle, notamment via des indemnités, la mise à disposition d'un appartement rue de Solferino à Paris et d'une voiture de fonction, et enfin l'usage d'une carte bancaire de la mutuelle.
Rémunération d'une salariée
René Teulade a ainsi obtenu des indemnités de sujétion, de représentation et de mission conseil pour plus de 45.000 euros et engagé des dépenses de plus de 33.000 euros réglées avec une carte bancaire de la mutuelle, a relevé la juge d'instruction parisienne Sylvia Legendre dans son ordonnance.
«Le principe est la gratuité de la fonction», or les administrateurs se sont servi des fonds de la mutuelle «à des fins qui n'étaient pas prévues par la législation en vigueur», y explique-t-on.
Les huit prévenus devront également s'expliquer sur la prise en charge par la mutuelle entre 1994 et 2000 de la rémunération d'une salariée qui n'a, en réalité, jamais travaillé pour la MRFP.
«Non-lieu partiel»
Joint par l'AFP, René Teulade n'a pas souhaité réagir officiellement. Il a précisé simplement avoir bénéficié d'un «non-lieu partiel» dans cette affaire. Son avocat, Me Jean-René Farthouat, a rappelé pour sa part que son client contestait «formellement les faits qui lui sont reprochés». «Nous démontrerons sans peine que les préventions ne sont pas fondées», a-t-il ajouté.
Pour les sociétaires de la mutuelle qui avaient porté l'affaire devant la justice, «c'est une victoire qui se conjugue avec une autre décision prise récemment par la Cour administrative d'appel qui condamne l'État pour faute lourde et va permettre aux victimes de réclamer une indemnisation», a estimé leur avocat, Me Nicolas Lecoq-Vallon.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire